3/4 oz. : une réussite tonique
L’histoire d’Alexandrine Lemaire
En 2013, la photographe Hannah Palmer et la designer Alexandrine Lemaire, toutes deux pigistes, décident de créer un tonic artisanal. « Nous n’avions même pas de projet d’affaires, se souvient Alexandrine Lemaire. Nous voulions juste faire un produit qui nous plaisait, à nous, amatrices de gastronomie, de sorties et de cocktails. »
100 % naturel et fait à Montréal
Après plusieurs tests, les deux jeunes femmes, aidées par la formation en chimie d’Hannah Palmer, mettent au point une recette. « À l’origine, le tonic était une sorte de médicament, rappelle son associée. Nous avons voulu revenir à la manière ancestrale de préparer le tonic, c’est-à-dire enlever tous les additifs chimiques ajoutés par les fabricants industriels. »
Puisant dans son savoir-faire en design, Alexandrine Lemaire imagine des étiquettes au graphisme épuré et des bouteilles en verre semblables à celles des apothicaires afin d’évoquer les origines du tonic utilisé à des fins médicinales.
Le test des marchés de Noël
En quelques semaines, le tonic maison de 3/4 oz. est prêt à être vendu.
« Nous nous sommes rendu compte qu’à nous deux, nous avions le bagage nécessaire pour développer une vraie entreprise. »
Alexandrine Lemaire
À la fin de l’année 2013, les deux entrepreneures participent donc à quatre marchés de Noël montréalais. Parler directement à des milliers de clients les amène à prendre conscience du travail d’éducation à faire auprès d’un public peu habitué à concocter des cocktails à partir de tonics concentrés.
Devant l’engouement suscité par leur tonic, Alexandrine Lemaire et Hannah Palmer s’inscrivent à un programme du SAJE, qui offre un soutien financier aux entreprises en démarrage, afin de pouvoir se concentrer sur 3/4 oz. À force de participer à des événements comme des vernissages et des cocktails et de miser sur la proximité avec leur clientèle cible, les entrepreneures voient la notoriété de leur tonic augmenter. Au bout de quelques mois, elles abandonnent leurs activités de travailleuses autonomes pour se consacrer entièrement à leur entreprise et ainsi mettre toutes les chances de réussir de leur côté.
Une solution originale
Leur tonic plaît aux adeptes de spiritueux, mais les deux jeunes entrepreneures éprouvent de la difficulté à trouver un local adapté à leurs besoins. Manquant d’argent pour s’offrir leur propre espace de production, elles optent pour un mode de coproduction avec un fabricant de sodas artisanaux. Quand ce dernier déménage, elles profitent de l’occasion pour mettre sur pied une entreprise sociale destinée à aider des microproducteurs alimentaires à se lancer dans l’entrepreneuriat en partageant une même cuisine collective — une « usinette » dont elles sont à la fois gérantes et utilisatrices. En plus de réaliser des économies en commandant du sucre en plus grande quantité, le fait de côtoyer d’autres entrepreneurs leur permet d’ouvrir les portes de distributeurs intéressés par les produits locaux.
Chaque année, 3/4 oz. enrichit sa gamme de produits d’un nouveau concentré. Au tonic sont donc venus s’ajouter un cola, un soda gingembre et un sirop à spritz. Ces produits sont vendus à des bars, à des épiceries fines ou directement aux consommateurs, notamment par Internet, mais ils sont aussi commercialisés par l’intermédiaire de distributeurs. « La distribution à l’étranger représente un défi, car à distance, c’est difficile de nous assurer que le distributeur représente la marque aussi bien que nous, souligne Alexandrine Lemaire. C’est donc important de choisir un distributeur qui comprend bien nos produits faits à Montréal et notre marché. »
Déjà présente dans l’ensemble du Canada, aux États-Unis et en Belgique, 3/4 oz. vient d’envoyer sa première livraison en Espagne, le pays où le gin tonic est roi. La jeune entreprise ambitionne également de percer en France et de développer un véritable réseau de distribution aux États-Unis afin d’y accroître ses parts de marché.
3/4 oz. en chiffres
- Plus de 50 : le pourcentage du chiffre d’affaires annuel réalisé en novembre et en décembre
- 500 : le nombre de bouteilles produites chaque jour
- 3 : le nombre d’employés
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